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parmi les ruines du château. Rien de plus facile que de se cacher dans les fouillis de vieux ifs, de ronces et de noisetiers qui remplissent les anciennes cours, et c’est ce que fit Baptiste. Il arriva là, d’en haut, par des sentiers qu’il connaissait de jeunesse, et sans que personne l’eût vu. Si le cœur lui battait, vous le pouvez bien penser. Il attendit tout tremblant, et pourtant ne pouvant croire que Mélie viendrait jamais.

Elle vint cependant, et, qu’on explique cela comme on voudra, bien qu’elle ignorât la présence de Baptiste, le premier regard qu’elle jeta vint précisément se poser sur la touffe où il était ; et elle se sentait le cœur tout étrange, sans savoir pourquoi. Puis, elle noua la corde de la chèvre autour d’une branche d’if, et quand ce fut fait, au lieu de s’en retourner tout de suite, elle pencha la tête sur sa poitrine et resta là debout, en plein soleil, comme une personne dont l’idée est ailleurs qu’avec son corps. Baptiste, qui ne l’avait pas vue depuis si longtemps, du