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Treignac, elle prit de l’autre côté, comme si elle eût voulu retourner chez ses parents, et quand elle fut auprès du fourré qui garnit les bords de la rivière, elle y entra, comme autrefois, jusqu’au plus profond, et là, se laissa tomber sur la même pierre, les mains jointes, le cœur si plein de transports qu’elle ne savait plus où elle en était, et le sang li battant si fort aux oreilles qu’elle n’entendait rien, pas même la Vézère, toute rejaillissante sur les roches à cet endroit.

Elle n’était pas venue là depuis qu’elle était mariée. En regardant autour d’elle, en reconnaissant tel arbre, tel genêt, telle ondulation de terrain, elle y retrouvait comme accrochées les pensées qu’elle avait eues autrefois ; et toutes les tendres et jolies choses que Baptiste lui avait écrites et qu’elle était venue lire dans ce lieu ; elle les avait cent fois répétées devant ces rameaux, ces insectes et ces mousses, qui les avaient retenues. Et comme c’était à la même époque de l’année, il y avait encore les mêmes petites fleurs, des