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Pourquoi Baptiste n’écrivit-il point directement à sa fiancée, au lieu de faire passer les lettres par les mains de ses parents ? C’est qu’il ne lui vint pas l’idée de se défier de sa mère, pour laquelle il était aimant et respectueux. La Bénotte eut soin, d’ailleurs, de lui donner des soupçons contre Mélie, dont il fallait bien expliquer le silence de quelque façon.

Mélie écrivit une seconde fois, mais à la même fausse adresse ; et, ne recevant point de réponse, elle se dit que c’était fini ; que, si impossible et abominable que cela fût, Baptiste l’avait abandonnée. Sa fierté désormais lui reprochant d’en avoir trop fait, elle n’essaya plus de rien. Une langueur la prit, et enfin la fièvre, qu’elle eut tous les jours, mais sans en rien dire ; parce qu’elle songeait secrètement, avec joie, qu’elle en pourrait peut-être mourir.

Cependant, le tailleur ne perdait point de vue son idée. Il faisait politesse au père Chérin, lui payait bouteille, et fit tant qu’il