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le regret de sa vilenie, elle détestait Mélie de plus en plus, faisant comme tous les méchants qui, ne voulant, ou ne pouvant, se détester eux-mêmes, s’en prennent toujours de leurs propres fautes à ceux dont la vue leur est un reproche et un remords. C’est pour tout cela que Mélie l’avait trouvée devant son foyer, à l’heure où les ménagères n’ont le temps d’être songeuses.

Pour en revenir à notre Mélie, elle s’en alla chez le curé, auquel, avec bien des larmes et des sanglots, elle conta l’affaire, comme en confession, ayant l’idée que peut-être il comprendrait quelque chose où elle ne voyait rien, et lui donnerait sans doute un bon conseil. Malheureusement, les curés n’y voient guère plus clair en pareilles affaires que les chouettes en plein jour. Le nôtre y comprit seulement ceci : que Mélie aimait trop Baptiste, et que Dieu, sans doute, l’en avait voulu punir. Passe pour la Bénotte d’être si mauvaise ; mais quant au bon Dieu, notre curé sûrement lui faisait tort. Et