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Mais il faut bien ajouter qu’elles n’eurent lieu qu’après deux jours et deux nuits de fusillades versaillaises ; qu’après deux jours et deux nuits, pendant lesquels les gens de l’ordre avaient fusillé, par centaines, les prisonniers faits sur les barricades : des hommes qui avaient déposé les armes, des femmes, des adolescents de 15 et 16 ans ; des gens arrachés à leurs maisons, des dénoncés, des suspects, peu importe ? on n’avait pas le temps d’y regarder de près. On tuait en tas ; on recourut, pour aller plus vite, aux mitrailleuses. Assez de témoins ont entendu leur craquement funèbre, au Luxembourg, où sur les trottoirs, le long des grilles, les pieds glissaient dans le sang ; à la caserne Lobau, dans le quartier St-Victor, du côté de la Villette…

Sur les incendies, il y a toute une enquête à faire. Mais trois points certains doivent être établis :

1o Ces incendies ont été surfaits, exagérés outre mesure, et l’on s’en est servi d’une façon odieuse pour les besoins de la vengeance.

2o Plusieurs ont été allumés par les obus des assaillants,

3o Les maisons incendiées par les fédérés ne l’ont été que pour les nécessités de la défense, et non pas avec ce projet fantastique qu’on leur impute de brûler Paris. Les soldats s’introduisaient par derrière dans les maisons attenantes aux barricades et de là tiraient à feu plongeant sur les défenseurs. Il fallait donc : ou brûler ces maisons à l’intérieur, ou abandonner le combat.

Quant à l’incendie des Tuileries, de la Préfecture de police, du Palais de justice, de la Légion-d’honneur, etc., le nom des coupables n’est pas connu, et quand on se