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De quoi sont accusés les révolutionnaires de Paris ? De pillage, de meurtre, d’incendie.

Le pillage, ce pillage des maisons de Paris sous la Commune, c’est une calomnie signée Thiers, et répandue à des milliers d’exemplaires, avec l’argent de la France, pour tromper la France : Il n’y a pas eu de pillage. Il y a eu des mesures financières contestables, soit ; moins contestables peut-être que celles de M. Pouyer-Quertier ; mais quelques confiscations arbitraires qui ont eu lieu, ont été de suite blâmées et réparées, et l’ordre — je parle du véritable, de celui qui est à la fois la sécurité et la décence, un ordre tout différent de l’ordre du luxe, du despotisme et de la débauche, et de cet ordre de Varsovie qui règne actuellement à Paris — l’ordre véritable a existé pendant ces deux mois, où Paris fut tout entier dans la main du pauvre. Ceux qui l’ont habité le savent. S’il y a eu çà et là des exceptions, elles ont été rares. Les prêtres seuls ont été l’objet de persécutions personnelles regrettables — je ne prétends pas tout excuser, je dis la vérité et je compare. — Certaines gens vous parleront des dangers qu’ils ont courus. Interrogez-les bien : ils n’ont subi que leurs propres frayeurs. Qu ils vous montrent leurs blessures.

Dans quelques services, par le fait de certains agents, des dilapidations ont eu lieu. — Les administrations monarchiques sont-elles exemptes de ces accidents ? Tous les services étaient désorganisés et l’on a eu moins de deux mois, de combats journaliers, pour tout recréer et mettre en ordre. Certes, il restait beaucoup à faire ; mais le temps a manqué. Au moins régnait-il une grande économie relative, une grande simplicité générale. Au ministère de