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cours à la chute de la colonné et porter en triomphe, après ce discours, quand je n’ai pas mis les pieds place Vendôme, et n’ai fait que déplorer ces enfantillages démolisseurs.

Voici l’autre fait : Nous apprenons par lettre l’arrivée en Suisse d’un de nos amis. Trois jours après, Paris-Journal publie que ce même personnage vient d’être arrêté dans une maison de débauche, et ajouté à ce récit des mots effrontés, prononcés, dit-il, par ce communeux.

Ces deux faits, dont je puis, vous le voyez, témoigner en toute assurance, ne vous disent-ils pas ce qu’il faut penser du reste ? Et un tel système, appliqué sous la garantie du gouvernement, et par ce gouvernement lui-même, ne démontre-t-il pas l’existence d’une faction capable de toutes les infamies et de tous les crimes, pour arriver à son but ? l’existence d’un plan poursuivi avec ensemble, et qui a son mot d’ordre et ses rôles préparés ?…

De tous les points de la France, que de démarches n’ont pas été faites pour conjurer cette guerre fatale, pour sauver Paris ! Combien de députations ! que de tentatives ! que de projets de conciliation ! que d’instances ! La Commune se garda bien de se donner le beau rôle en y acquiesçant ouvertement ; mais elle ne refusa rien, puisque jamais aucune concession ne fut faite du côté de Versailles. Le non possumus de M. Thiers fut à la hauteur de celui du pape. On avait beau lui demander : Voulez-vous accepter ceci ? cela ? Il ne voulait qu’une chose, celle précisément qu’on s’efforçait d’empêcher : l’extermination des démocrates et l’écrasement de Paris.

Et il a réussi ! Ce complot de mensonge, de meurtre et de monarchie a réussi. Les chemins du trône sont main-