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bien délimité leur domaine que l’a fait la plume des écrivains amateurs de physiologie, pathologie, psychologie, phrénologie, etc., etc.

Essayons toutefois d’apporter une pierre à l’édifice : n’a-t-on pas remarqué, à mesure que nos idées changent et que notre esprit s’étend, que nos sentiments se modifient ? Qui n’a entendu parler des effets surprenants de l’imagination sur les sens, quand elle arrive, en supposant la réalité, à la créer pour ainsi dire et à produire des impressions ? L’imagination est une faculté de la pensée ; ou plutôt, n’est-ce pas la pensée elle-même à l’état inculte, privée de règle et de mesure, ou brisant à plaisir ces liens, effleurant l’objet, sans étude, au gré de sa fantaisie ? C’est pour cette raison qu’on attribue aux femmes plus d’imagination, parce que leur pensée a moins de culture.