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Parmi les malheureux que la misère jette à ce triste et dernier écueil, l’amphithéâtre, il se trouve souvent des hommes qui avaient reçu de l’instruction, quelquefois très-étendue. Soit par fausse vocation, ou manque d’énergie ; soit débauche ; souvent par l’encombrement des fonctions, les carrières libérales et littéraires fournissent à l’hôpital nombre de victimes.

Chez les femmes, au contraire, celles qui sont nées dans des conditions heureuses, ou moyennes, d’éducation, généralement y restent, soit pour y vivre, soit pour y languir ; mais elles ne tentent point la fortune, et par conséquent n’en sont point trahies. Les malheureuses qui meurent à l’hôpital, appartiennent donc presque toutes à cette condition misérable, qui laisse à l’esprit encore moins de chances de développement que n’en a le corps.