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deux contraires, on s’est plu à exagérer la faiblesse féminine, oubliant qu’il faut bien que cette prétendue faiblesse recèle la force, puisqu’elle la donne. La force résistante et reproductive de la femme dans l’ordre physique, est l’équivalent de la force masculine, plus extérieure. En faire l’équivalent d’une force intellectuelle créatrice, réservée à l’homme seul, c’est confondre arbitrairement des ordres de choses distincts ; c’est bâtir en l’air sa théorie, sorte de construction familière aux entrepreneurs de ces thèses.

Et maintenant, au point de vue du droit, qu’importe ? Admettons cette absurdité que la femme soit jugée sur le plan de l’homme et non sur le sien à elle ; oublions son rôle spécial, et la nécessité qui s’en suit de forces spéciales et autrement réparties ; supposons qu’elle soit réellement l’être faible et chétif, pâle et