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La gestation, la crise terrible de l’enfantement, la dépense de forces que l’allaitement exige, les soins, les veilles, l’attention, toujours en éveil, que réclame, pendant ses premières années, le doux fardeau si actif, si remuant, si impérieux, qui plie le corps à tant d’attitudes pénibles, tout cela compose un ensemble de fatigues, qui dépassent de beaucoup celles du travail le plus dur ; c’est un effort suprême, en vue duquel s’accomplit secrètement une réserve de forces extérieures. Parmi les maris, très-rares, qui interviennent dans les soins de jour ou de nuit donnés à l’enfant, il en est peu, ce fait est bien connu, qui les puissent partager longtemps. Ceux qui accomplissent journellement un travail musculaire, en sont tout à fait incapables, et tous à cet égard se déclarent vaincus par l’énergie persistante de la mère.