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on les voit dans tous les événements, sur tous les théâtres : fêtes, émeutes, prisons, échafauds. Mais, rejetées par la Révolution, elles en perdirent le sens, comme d’ailleurs, la plupart des révolutionnaires eux-mêmes, et bientôt travaillèrent à l’étouffer. Elles l’avaient faite par haine du despotisme ; elles la défirent par le même motif, à la fin saisies de pitié pour les vaincus et fatiguées de décrets et de proscriptions. On avait, au nom du genre humain, tant violé l’humanité ; au nom de la liberté, on avait poussé si loin la tyrannie, qu’on avait perdu l’élan initial et le sens du but. Les femmes retournèrent au passé par découragement de l’état nouveau. Le catholicisme, qui sait leur puissance, mit tout en œuvre pour les séduire : il renouvela son génie, se fit romantique, s’entoura de poésie et d’encens et ses pénitentes durent ab-