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sur les conséquences. Le désir, cependant, va-t-il jusqu’à la passion ? alors, notre raison est de la partie. « La passion aveugle. » Ce dicton, incontestable, suffit à prouver que le sentiment et la raison subissent les mêmes influences, et qu’un lien profond les unit. Tout sentiment qui hésite est un esprit qui doute. L’amour est une foi.

Aussi, le sentiment n’est-il — à mon avis, — que l’ensemble des conceptions incarnées dans l’être : — antérieurement, soit par l’hérédité, soit par une vie précédente ; — en cette vie, soit par l’éducation, soit par des réflexions devenues croyances. L’intelligence et le sentiment, c’est l’action et le souvenir ; c’est le mouvement et la durée ; le présent et le passé ; la charrue et le sillon. Ils diffèrent de date, non pas de nature, et les séparer est si malaisé que dans ce chapitre où je n’en voulais trai-