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ou Napoléon. Conservons à ces deux hommes leur sentiment effréné pour la fausse gloire et pour la puissance ; mais, au second, donnons l’intelligence de Condorcet, à l’autre, la pensée de Caton… Ne sent-on pas que c’est absurde ? que pareil désaccord constitue une individualité impossible ? en dehors de l’unité nécessaire à l’existence ; en dehors de toute action imaginable de toute loi connue ?

C’est que l’accord est la loi de l’ordre moral aussi bien que de l’organisme. Quand l’hésitation se produit en nous, quand nous sommes à la fois poussés par quelque désir et retenus par quelque crainte, c’est tout simplement que nous voyons tour à tour l’avantage et l’inconvénient.

Ce n’est pas nous qui sommes doubles, mais les probabilités ; notre esprit hésite seulement