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Feuilleton de la République française
du 13 janvier 1872

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LES FILLES PAUVRES

L’INSTITUTRICE[1]


Ce maire était un vieil officier de santé, qui n’y voyait plus guère, mais se souvenait encore un peu. Il paraissait bonhomme et bien intentionné ; mais s’il avait jamais pris des résolutions, il devait, sous le gouvernement de sa cuisinière, en avoir perdu l’habitude.

À côté de l’indignation et du chagrin que le délabrement de sa nouvelle demeure lui fit éprouver, Mme Jacquillat trouva une consolation : c’est que la pièce du bas, ayant une alcôve, put être disposée en salon et contenir tous les meubles dans un ordre convenable. Pour le reste, elle fit de la colle et retapa le papier comme elle put. Sidonie eut en haut sa petite chambre.

Quant au jardin, il ne ressemblait pas mal à la maison ; mais avec la différence des grâces que la nature donne aux vieux jardins et ne peut donner aux vieilles demeures. Il s’y trouvait de grands espaces vides et d’épais fouillis ; des vignes qui for-

  1. Voir la République française depuis le 26 décembre.