Page:Leo - L Institutrice.djvu/73

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Feuilleton de la République française
du 9 janvier 1872

(12)

LES FILLES PAUVRES

L’INSTITUTRICE[1]


Mais au milieu de ce rêve, l’attente, cette attente inexpliquée, ce lourd silence étaient le point douloureux, que l’événement de chaque jour, — un mot, son passage devant l’école, un rien, — grandissait ou effaçait momentanément. Un jour, il grandit et ne fit plus que s’accroître. Les Arnaux de Traissereux étaient venus rendre visite aux Moreau ; la jeune fille avait paru à l’église. C’était encore presque une enfant, assez gentille. Parée de ses 16 ans, de bijoux, de dentelles et de sa dot, on la trouva fort intéressante, et on ne parla que d’elle dans le village tout ce jour. Tous ces propos tombaient sur le cœur de Sidonie. Mais qui prouvait après tout ?…

  1. Voir la République française depuis le 26 décembre 1971.