Page:Leo - L Institutrice.djvu/7

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Mme Jacquillat était mécontente et gênée, cela était évident. Elle dit d’un air rogue :

— C’est un menuisier qu’il faut pour monter les meubles. Il faut en aller chercher un.

— C’est ça, dit la charretier. Qu’est-ce qui va chercher le père… chose ?

Pas plus qu’avant, personne ne bougea. Le charretier se prit à jurer. À la fin, une femme parmi les plus proches dit à un enfant :

— Allons ! va donc, toi.

Et l’enfant partit.

La femme alors s’approcha des dames en les saluant d’un air familier.

— C’est donc vous qui venez pour tenir l’école ?

— Oui, madame, répondit la jeune fille. Mme Jacquillat avait tourné le dos.

— Allons, c’est bon, reprit la paysanne d’un ton tranquille, et prenant un paquet des mains du charretier, elle le porta dans la maison. Et ce fut elle qui en fit les honneurs aux arrivantes et leur montra tout.

La pièce d’entrée était la salle d’école. Au fond, sur le jardin, se trouvaient une cuisine et un cellier. À gauche, dans l’école, une porte donnait sur une cour peu large, où devaient se passer les récréations. Il y avait dans cette cour un poulailler, une petite étable. On montait aux chambres de l’étage par l’escalier primitif, un triangle de maçonnerie à marches de pierres bâti dans la cour et surmonté d’un auvent.

— Eh mais ! s’écria madame Jacquillat, où est le… — elle n’osa pas dire le salon — la pièce… pour recevoir ?

— Quelle pièce ? demanda la voisine qui