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de faire des utopies, c’est au conseil de l’Université que vous devez les soumettre ; mais en aucun cas, il ne vous est permis de les appliquer sans son autorisation. Je doute qu’elle vous soit accordée.

» Pour tous ces motifs, mademoiselle, mon devoir strict eût été de vous révoquer ; vos idées et vos sentiments n’étant point ceux qui doivent présider à l’éducation de la jeunesse, et en particulier de la femme. Mais je sais que, fille d’un fonctionnaire honorable, née dans la famille universitaire, vous n’avez aucun moyen d’existence que la position que vous occupez. Ces considérations militent en votre faveur, et j’en tiendrai compte, pour autant toutefois que vous ne rendrez pas mon indulgence impossible. Vous ne serez point révoquée. Vous changerez simplement de commune, et dans celle où je vous envoie, vous aurez à cœur de faire oublier tous ces fâcheux précédents. Rappelez-vous que la stricte observation du programme, des règlements, et enfin et surtout du devoir chrétien, sont de rigueur pour toute personne revêtue du caractère enseignant. Songez bien qu’il vous faut encore dix ans d’exercice pour arriver à une retraite, qui sera la seule ressource de votre vieillesse, et ne mettez pas à une épreuve nouvelle la patience et la bonté de vos supérieurs.

» Le recteur de l’université,
» J. Marmiturus. »


CHAPITRE VII

La nouvelle résidence fixée à Sidonie était à l’extrémité du département, distante de plus de vingt lieues, et l’une des communes les plus pauvres. On lui donnait,