Page:Leo - L Institutrice.djvu/18

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

coin du feu de Mme Favrart, quelques moments avant l’entrée de l’institutrice et de sa mère :

— C’est un malheur pour elles que d’avoir joui d’une meilleure fortune, dit Mme Favrart d’un ton doucereux. Cela donne toujours des prétentions. Moi, elles m’intéressent, et je serais fâchée de les voir ridicules.

— Moi aussi, j’en serais fâchée, ajouta Léontine Favrart. Sidonie est une bonne fille, et je regrette qu’elle se fasse du tort pour une petite vanité.

L’arrivée de Mmes Jacquillat interrompit cette conversation.

— Monsieur Favrart ! cria la maîtresse de la maison à son mari, qui causait dans l’embrasure de la fenêtre avec M. Urchin et le jeune Moreau, viens donc saluer ces dames.

M. Favrart se hâta de venir s’incliner devant Mmes Jacquillat. C’était un homme de taille à peine moyenne, et qui n’avait rien de militaire, sauf une certaine ponctualité de courtoisie. Les rides de son front et ses cheveux gris accusaient une cinquantaine d’années. L’échange de paroles fut court et rapide ; Mme Jacquillat en fit presque tous les frais, et M. Favrart retourna près de ses hôtes masculins.

ANDRE LÉO

(À suivre)