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« C’est ravissant ! » dit Cécile, qui en face de ce spectacle oublia pour un instant la chambre où ils se trouvaient. Mais, y rentrant bientôt par un coup d’œil : « Nous ne pouvons cependant loger dehors, reprit-elle.

— Partout nous trouverons des réparations à faire, dit Lucien, et en posant ici des papiers et des rideaux, tu verras que ce sera malgré tout habitable.

— Vous voudriez comme ça vous loger ici ? demanda la fermière.

— Peut-être ; nous verrons.

— Dame ! c’est à M. de Pontvigail, c’est bien vrai ; mais ça nous sert grandement au temps du maïs et des châtaignes, et il ne nous a point prévenus qu’il voulait louer. »

Quand ils se retirèrent, elle les escorta, murmurante, inquiète :

« Vous connaissez M. de Pontvigail ? leur demanda-t-elle.

— Non, son fils quelque peu.

— Louis, c’est mon frère de lait. Il vient souvent nous voir. C’est ici qu’il est né et que sa pauvre défunte mère a rendu l’âme. Ah ! vous le connaissez ?

— Très-peu, je vous l’ai dit. Nous l’avons seulement rencontré, et M. de Pontvigail n’est pas très-liant.

— Dame ! c’est pas son humeur. Mais il est bon et pas fier ; il boit et mange avec nous. Il a comme ça des lubies, mais c’est son chagrin qui en est la cause.