Page:Leo - L Ideal au village.pdf/61

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Deux bandeaux de cheveux bruns, fins et épais, couronnaient son front peu élevé. Les lignes de son nez droit et long, aux belles narines, se projetaient jusqu’à des sourcils droits, bien fournis, au-dessus d’un œil gris bleu qui étincelait.

La bouche, assez grande, s’ouvrait sur d’admirables dents ; le menton, un peu fort, se reliait par une ligne harmonieuse au cou robuste et pur, au-dessous duquel la robe, entr’ouverte et bordée par une collerette gaufrée, laissait deviner les contours délicats du sein. Plus bas, la taille devenait subitement étranglée, et l’on voyait que pour obéir à la mode, Rose devait se serrer étroitement.

Elle portait, sauf la coiffe et la collerette, le costume des dames, robe de laine imprimée et ceinture à boucle. Ses mains étaient longues, effilées, avec de beaux ongles. Elle tenait les yeux baissés et avait l’air composé d’une personne qui s’observe et observe les autres. En achevant son examen, Cécile, que cette belle fille inquiétait pour son frère, se disant avec une sorte d’anxiété qu’elle devait être intelligente, se demanda si elle était bonne.

Mais ce fut vainement que Mlle Marlotte chercha dans les expressions du visage de Rose de nouvelles révélations. Ou cette physionomie ne voulait rien dire, ou bien elle savait peu exprimer. Celle de Lucien était bien autrement expressive ; l’enthousiasme y éclatait.

Le dîner de Lilia, moins copieux que celui des Darbault, offrait des plats recherchés et la coquetterie du service. Évidemment, les ressources de Loubans n’en avaient pas fait seules les frais, et M. Dar-