comme si elle posait pour une âme blessée. Cependant son mari paraît un digne homme, et la petite fille me semble très-intéressante. »
Des cris perçants partant d’une chambre voisine interrompirent cette conversation. Lucien et Cécile coururent et trouvèrent Agathe qui, penchée sur l’escalier, les cheveux défaits, sa robe à demi détachée, criait, de l’air de terreur le plus profond :
« Vite, Françoise ! Françoise, accourez !
— Le feu est à votre chambre ? demanda Lucien.
— Ah ! s’écria Agathe en se jetant dans les bras de Cécile, c’est bien autre chose !…
— Quoi donc ? Parlez vite.
— Une… ah… une araignée… sur mon lit ! reprit Agathe en se voilant les yeux de ses mains. Ces horribles bêtes me font une peur !…
— Me v’là ! dit Françoise en apparaissant avec son balai. C’est’y des voleurs ?
— Tout simplement une araignée, dit Cécile.
— Oh ! je m’en doutais bien, allez. Quand mamzelle Agathe crie, on sait que ça n’est rien.
— Vous êtes une impertinente ! dit Agathe. Allez tuer cette araignée et gardez vos observations. Ces brutes-là n’ont pas de nerfs, continua-t-elle en s’adressant à Cécile. Que je suis malheureuse d’être si impressionnable ! je ne sais pas quand j’oserai rentrer dans ma chambre maintenant. »
Cécile dut lui offrir la sienne pour un moment, et Lucien se retira en haussant les épaules.