avec une vivacité passionnée, je ne peux pas détacher mon cœur de vous.
— Oseriez-vous l’essayer, Rose ? s’écria Lucien. Pourquoi ne dites-vous pas hautement que ce mariage est impossible et ne se fera jamais ?
Pour toute réponse, deux larmes coulèrent sur les joues de la belle fille.
« Chère enfant, lui dit-il, je voudrais vous trouver plus forte ; mais puisque apparemment vous ne pouvez l’être, rassurez-vous : M. Louis de Pontvigail ne vous sera point une cause de tourment ; il me l’a juré lui-même. »
Rose regarda vivement Lucien, et ses larmes s’arrêtèrent.
« Qu’est-ce que vous dites là ? demanda-t-elle d’un air effaré.
— Je vous répète, mon amour, qu’hier, à moi-même, Louis de Pontvigail m’a affirmé qu’il renonçait à vous.
— Est-il possible ! s’écria-t-elle. Vous lui avez demandé ?… Vous vous êtes permis cela ? Voilà qui est beau ! Est-ce que vous avez comme cela le droit de me compromettre ?
— Eh quoi ! s’écria Lucien profondément étonné, voilà toute votre préoccupation au moment où je vous apprends une nouvelle qui, je le croyais, devait vous combler de joie ainsi que moi ! »
Mais Rose, dans un trouble extrême, l’écoutait à peine :
« Je ne vous aurais jamais cru capable, s’écria-t-elle, d’aller parler ainsi contre moi !
— Puis-je avoir à me justifier d’une pareille accu-