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lois, ce sont : l’amour encore, et le besoin de justice qui existe en nous. L’un et l’autre ont le pouvoir de faire cette œuvre, et ils la feront.

« Dans le monde des êtres inférieurs, qui sait jusqu’où peut s’étendre notre influence ? Il n’est point de milieu qui, en raison de cette force secrète, si puissante, l’affinité, n’ait sa cohésion, sa solidarité, ses rapports profonds de toutes choses entre elles. Il n’y a point de vice chez l’animal qui ne se retrouve chez l’homme. Les maladies humaines ont leurs remèdes et leurs causes dans la plante et le minéral ; nous sommes intimement liés à ce monde qui nous porte, et dont nous semblons l’expression la plus achevée, en même temps que le premier échelon d’un ordre nouveau. Une terre où régneraient parmi les autres espèces l’amour, la justice et la paix, serait-elle bien la demeure naturelle de cette humanité farouche et guerroyante qui sort à peine de la barbarie ? Déjà, bien des types ont disparu ; d’autres reculent chaque jour…

« Est-il possible à nous de recréer ce monde, ou devons-nous le laisser à d’autres ? serait-ce une hôtellerie où chaque passant dût écrire son nom au bas d’un décor nouveau ?… Eh ! pouvons-nous tout résoudre ? Ces choses nous sont cachées, maintenant du moins ; mais ce que nous savons, c’est que la justice existe, qu’elle est à la fois notre droit et notre devoir, notre créateur et notre œuvre ; idéal et réalité, sainte et chère idole, que, après avoir nous-mêmes façonnée, nous pouvons sans honte adorer à deux genoux !

« Mon ami, croyons en elle et affirmons-la, puis-