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source éternelle de force et de vertu, flamme qui éclaire et réchauffe le monde encore plus fatalement que la destruction ne l’étreint ; car aucun être n’ignore ce que c’est que la tendresse, et la première impression qu’il reçoit à son entrée dans la vie est le baiser maternel.

« Assurément, ce n’est pas une tâche regrettable que celle de parcourir le temps et l’espace à la recherche de la vérité ; mais pour nous soutenir dans cette tâche heureuse, remplie de défaillances aussi bien que d’enthousiasmes, nous possédons un bien absolu et qui nous appartient tout entier à tous, l’amour. »

Ici la main de la jeune fille s’arrêta, et, considérant le dernier mot qu’elle venait d’écrire, elle parut éprouver une vive hésitation.

Emportée par le courant de sa pensée, absorbée dans les réflexions qui naissaient en elle, et que ses longs regards fixes et rêveurs semblaient arracher à l’inconnu, elle avait oublié, non à qui elle parlait, mais sa propre personnalité et toute considération secondaire. Ce mot cependant, ce mot amour, présenté comme un secours, jeté là comme un conseil, d’elle à lui, n’était-ce pas grave ?

Elle ne se disait point : Que pensera-t-il de moi ? Non, Louis de Pontvigail ne pouvait avoir de mesquins soupçons, ni de fatuité ; mais il n’était probablement que trop disposé à mettre dans l’amour toutes ses espérances, et Cécile devait-elle, pouvait-elle encore l’y inciter ?

Mais, d’un autre côté, dans ce petit traité de foi