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morceaux, et Mme Arsène avait servi le dessert, quand on la vit, rouge de l’émotion la plus solennelle, revenir de l’office portant un gâteau en forme de cœur et surmonté d’un bouquet énorme, qu’elle posa devant Cécile.

« Qu’est-ce que cela ? dit la jeune fille étonnée.

— Si mademoiselle veut bien détacher le papier qui entoure le bouquet, dit Mme Arsène, elle verra de qui lui vient cet humble hommage, et comprendra les sentiments fidèles d’une personne dont le cœur lui est tout dévoué.

— C’est apparemment votre fête, Cécile ? dit Mme Darbault.

— Je sais que mademoiselle porte aussi le nom de Thérèse. »

Et Mme Arsène, en jetant rapidement cette explication, s’enfuit toute tremblante. Cécile déplia le papier, qui était rose, et lut à voix haute :

« Mademoiselle,

« Ci c’ét une audasse d’osé exprimé les santimants les plus distingué qui puisse honorer un cœur, qui se plait d’an être digne, veillez pardonné à votre humble servante. Le ciel n’a pas permi que je n’aice dans l’opulance ; mais la pauvreté m’a laicé, malgré le malheure, un cœur aussi délicat et aussi bien plassé que ceux des grands de la terre et cé pourquoi j’éprouve le besoin de vous rendre l’homage que ma reconaissance et la pureté de mes santimants m’inspir, au jour de votre fête. Daigné accepter ce cœur, qui êt le simbol du mien et que