truction, les méthodes, les livres que je dois choisir, les vêtements que je dois porter, les lectures que je puis faire, l’emploi de mes jours de congé, et mille autres choses. Je suis sous la surveillance des délégués cantonaux et de l’inspecteur de l’Académie ; soumis à l’exigence des parents, qui me reprochent de n’avoir pas donné à leurs enfants plus d’intelligence. L’opinion publique m’observe d’un œil jaloux. Mais tout cela est bien, tout cela est supportable. Ce qui ne l’est pas, c’est que je suis l’esclave, le jouet, la bête de somme d’un homme que certaines études, faites en dehors de tout contrôle social, ont placé là, qui par principe est mon ennemi, qui par principe hait l’instruction, jalouse l’État et ne tolère la famille que par grâce ! Le peu d’initiative qui m’est laissée, il l’accapare ; il usurpe ma fonction, règle tout chez moi. Pourquoi diable ! ne serait-ce pas lui qui fût l’instituteur ? Avec le moindre vicaire, la chose irait à merveille, et puis ce serait plus franc.
Page:Leo - Jacques Galeron.djvu/91
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.