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succédé à l’entrain du premier accueil. Madame Houspivolon n’affectait plus des airs aussi mystérieux. Néomadie avait le ton quelque peu aigre, et le curé, quand je l’interrogeai sur le projet de mariage, se montra embarrassé ; il ne savait guère… les jeunes gens ne paraissaient pas disposés… on ne pouvait forcer les inclinations… La Providence était là pour tout conduire…

Mais, après cette première réponse officielle, il n’abandonna pas le sujet, et finit par avouer que ce n’était pas la faute de la demoiselle. Le jeune homme était resté sourd à toutes les avances ; il avait même dit qu’il ne songeait pas encore à se marier.

— Voyez-vous, ajouta le curé, c’est un garçon froid et dissimulé ; on ne peut pas savoir ce qu’il pense. Moi je crois qu’il est ambitieux et qu’il veut une dot. Qu’en dites-vous, madame Vaillant ?

— Rien, n’en sachant rien.

— Vous qui êtes une femme intelligente, vous devriez un peu le sonder là-dessus.