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M. le curé, qui le patronnait alors, le conduisit dès le lendemain chez les Bonafort et chez mademoiselle Prudence. Toujours accompagné du curé, il se présenta aussi chez nous, quelques jours après, avec son grand-père. Je causai avec celui-ci, autant que le curé voulut le permettre, tandis que mon mari s’entretenait avec Jacques.

Le père Galéron est un bon et curieux vieillard. Il a fait, comme conscrit, la dernière guerre de l’Empire en Allemagne. Ne pouvant se résigner à vivre dans la France envahie, très-jeune encore, il passa en Égypte, à Alexandrie, où il devint capitaine instructeur. La nostalgie le ramena en France ; il se maria ; mais devenu veuf bientôt, il partit pour l’Algérie, où l’ancien capitaine de Méhémet-Ali gagna le grade de maréchal des logis et la croix.

À cinquante ans on le mit à la retraite. Il avait eu un fils, élevé par la famille de sa femme, et qu’il ne connaissait guère, Ce fils, cultivateur, marié à dix-huit ans, était