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et de la coiffure, et à la concentration d’une trop grande chaleur autour du cerveau.

Il ordonna donc à Suzanne de se découvrir la tête. J’avoue que je pris grand plaisir à rendre à la lumière ces beaux cheveux qu’elle inondait de reflets, et que je m’étudiai à les relever le plus gracieusement possible, les roulant d’abord en une grosse torsade, puis laissant leur extrémité retomber en grappes bouclées.

Mais ce fut, madame, un cri général. On nous traita, moi de folle, et l’enfant d’impudente. Au lieu des empressements et des chatteries, dont se compose d’ordinaire l’accueil de ces dames, nous ne rencontrâmes plus que paroles froides et visages sévères. Derrière nous on chuchotait, et, le dimanche qui suivit, M. le curé fit un sermon sur le danger des parures et de la vanité, pendant lequel tous les yeux furent braqués sur nous. Insultée dans la rue par ses compagnes, Suzanne en pleurant me redemanda sa lourde coiffure. La mère Mes-