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au besoin si naturel d’embellir ce que nous aimons, et, tout en résistant à bien des envies, de temps en temps je lui accordais (à moi-même plutôt) quelque brimborion qui la rendait plus gentille. Puis il y a des femmes, vous le savez, qui semblent parées avec les plus simples choses, et Suzanne est de celles-là.

Un ruban de plus va la rendre éblouissante. Quand elle sort de sa chambre, dans son costume de tous les jours, on se dit : « Comme la voilà belle ! qu’a-t-elle donc aujourd’hui ? » — Rien que sa robe d’indienne, un fichu blanc et son tablier ; mais les plis de cette robe et ce fichu ont une grâce particulière ; sa coiffure est toujours charmante, et de toute sa personne émane quelque chose de pur et d’harmonieux. Ce n’est pas cette beauté qu’on entend généralement, la beauté des belles statues ; non, c’est comme de la candeur et de l’innocence visibles, qui donnent aux lignes assez peu régulières de son visage un charme pénétrant.