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semble que je n’ai pas le droit de troubler les heureux par ma présence.

J’ai perdu ma fille ; elle avait seize ans… Mais ce n’est pas d’un malheur sans remède que je viens vous entretenir. Il s’agit, au contraire, d’affligés que vous pouvez consoler. Hier encore, nous nous trouvions enserrés, perdus, dans un réseau de basses et méchantes intrigues, et nous désespérions, quand l’idée m’est venue de m’adresser à vous. Depuis ce temps je respire et j’espère. Notre cause est si juste que, j’en suis certaine, vous la comprendrez, et que vous voudrez bien vous charger de la faire comprendre à M. le recteur, abusé par de faux rapports.

Ceux pour lesquels je demande votre protection, madame, l’instituteur et l’institutrice de ce village, ont été noircis, également, aux yeux de l’évêque, et vous voyez, à ce qu’on m’a dit, la baronne de Riochain, si influente à l’évêché, et qui possède ici des terres considérables. Vous pourriez donc