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laissant tomber sa tête sur ses mains, je serais bien content de m’en aller de ce monde, moi, l’enfant de 89, pour ne pas voir ça, si ce n’était ce pauvre garçon, que j’ai eu la bêtise de pousser à devenir un homme instruit et utile au peuple, et qui pour ça se trouve condamné à mourir de misère ou de chagrin !

Ce jour-là était un jour d’octobre, le 26, je crois. Il faisait beau ; la fenêtre était ouverte ; au milieu du silence qui régnait dans le café, la voix du vieux soldat, forte et vibrante, se faisait entendre jusque dans la rue. Le curé Babillot, qui passait par là, était venu savoir de quoi il s’agissait, et, s’introduisant à mi-corps par la fenêtre, il avait entendu la dernière partie du discours du père Galéron.

Le reste, il se le fit rapporter, Dieu sait comment ! et l’embellit ensuite dans ses propres rapports. Quant à moi, madame, j’ai reproduit les paroles du vieux Galéron, telles que lui-même me les a dites, en consultant