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trois lieues de la Roche-Néré. Ce jour-là, quand l’école serait ouverte, il n’y viendrait point d’enfants, c’est donc jour de congé ; le jeudi le remplace. Jacques et Suzanne, dont l’admiration est fort jeune encore, se firent un plaisir d’aller à Champeaux pour voir les étalages des marchands, les chevaux de bois, les oripeaux de toute sorte qui s’y étalent, et les pompes des charlatans.

La bourgeoisie de la Roche-Néré, aussi bien que celle des autres bourgs, court à ces fêtes champêtres, et Suzanne se trouva entassée dans un char à bancs avec mesdames Bonafort et Houspivolon, et trois ou quatre paysannes. Jacques suivait à pied la voiture, qu’il rattrapait dans les montées ou dans les mauvais passages, si par hasard quelque chemin sans trous et sans ornières engageait le conducteur à mettre sa bête au trot. C’était au commencement de la grossesse de Suzanne ; bientôt les cahots la fatiguèrent, et elle se sentit si mal qu’elle voulut descendre.