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— Ce qu’il a ? ce qu’il a ? répéta la religieuse embarrassée ; eh bien ! pourquoi ne dirais-je pas la vérité ? Vous avez choisi la science mondaine, renouvelant ainsi la faute de notre mère Ève, et, comme elle, vous serez maudite, et le fruit de l’arbre de science donnera la mort à votre âme. Il n’y a que deux voies : celle de notre doux sauveur Jésus et celle du monde. Vous avez pris la mauvaise, malheur à vous !

— Ainsi, madame, un instituteur est pour vous un réprouvé ?

— Il est l’instrument du mal, il est le chemin de l’irréligion. C’est à l’Église seule à donner la science ; elle seule connaît la juste mesure que l’esprit humain en peut recevoir. Je vous le dis, ma fille, vous suivez le mauvais chemin ; vous dressez votre autel contre l’autel de Dieu. Priez, demandez la grâce : elle vous donnera la force de renoncer à vous-même et au péché de votre cœur.

Elle s’éloigna d’un pas sec et austère, et