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servir le bien, et le servent de toute leur âme, — avec les passions qu’elle renferme ; la nature même les y force à leur insu. — Un de leurs premiers dogmes étant de croire au mal, et comme principe et comme incarnation, leur devoir doit être de le poursuivre à outrance, et leur défaut de le voir partout.

Ce pauvre monde, si anathématisé par l’esprit chrétien, ce monde dont le besoin et le goût de vivre sont si opposés à cette religion de la mort, qui ne cherche la vie qu’au delà de la tombe, ce monde n’est, ne peut être pour elles qu’un adversaire et un ennemi.

Relisez les Pensées du père Bouhours et tant d’autres thèmes semblables : le monde est l’ennemi du christianisme. N’est-il pas rigoureusement logique, d’après cela, d’ajouter que le christianisme est l’ennemi du monde ? Et n’avons-nous pas droit de nous plaindre d’être livrés, pieds et poings liés, à notre ennemi ?