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On devrait ajouter foi pourtant aux paroles d’une mère qui accuse son fils.

Alphonse avait perdu trois cents francs au jeu. Il me les demandait sur-le-champ, et ses instances avaient un accent désespéré qui me terrifia. Il me suppliait aussi de n’en point parler à son père, et je m’en serais gardée, sachant combien mon mari serait affligé de cette faute et combien elle l’irriterait.

Mais j’étais fort embarrassée. Tout au plus pouvais-je distraire cinquante francs sans que mon mari s’aperçût de ce vide dans notre bourse, et c’était immédiatement qu’il fallait envoyer. Je songeai à mes bijoux ; mais il n’y a point d’orfèvre à la Roche-Néré ; Je me vis donc obligée de recourir à M. Alfénor, qui devait être indulgent pour de semblables folies, et qui passe pour avoir toujours des billets de banque dans son secrétaire. Alphonse lui-même m’engageait à m’adresser à lui.

Cependant il me répugnait d’emprunter