Page:Leo - Grazia.djvu/440

Cette page n’a pas encore été corrigée

avec une femme d’Olierra, le jour où vous. l’avez vu rentrer avec tant de précautions. Quant à Cao, c’est sa pauvre femme, qui ne sachant où donner de la tête pour lui faire porter les secours et les provisions nécessaires, s’est adressée à Pietro, lequel s’est chargé de tout généreusement. Il ne m’a point caché qu’il avait deux ou trois amis qui, à l’occasion, dans un embarras, se laissaient aller à un coup de main. Que voulez-vous ? il faut pardonner ces petites choses ; la vertu est difficile en ce monde ! Cependant, je lui ai dit : Tu as tort, il ne faut pas te mêler de ces affaires-là, car on le croirait complice et tu pourrais être enveloppé dans une accusation. Il m’a promis de suivre ce conseil. Votre caoutchouc bleu ne signifie rien ; car il a toujours le sien et veut me le montrer dès ce soir. Quant aux pièces concernant son héritage, pour dissiper tous mes doutes, il les fera venir de Sassari.

— Bah ! dis-je en regardant mon hôte un pou fixement, vous avez trop de délicatesse et trop de confiance en lui, pour exiger cela ; et ni l’an ni l’autre, vous n’y penserez plus.

Don Antonio rougit.

— Et, repris-je, quant à sa conduite dans l’affaire de Nieddu, vous ne lui en avez pas parlé ?

Le visage de don Antonio devint tout à fait pourpre.

— Ceci était une affaire déjà expliquée, me dit-il, et des soupçons si injurieux…

— Fort bien ! répliquai-je, sûr maintenant qu’il tremblait devant Pietro.

— Je ne suis pas obligé d’injurier mes amis pour vous faire plaisir ! s’écria-t-il avec colère.

— Non certes, dis-je en me levant ; je n’ai prétendu en tout ceci qu’avertir la prudence et la tendresse d’un père. Et je vous supplie encore, don Antonio, si faible que soit sur vous l’influence de ma parole, de considérer en ceci l’intérêt de votre fille et l’avenir possible que vous lui préparez.

Je le vis troublé ; car je venais de toucher