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humains dans cette solitude, et c’était bien à ce qu’il semblait, d’une poitrine humaine qu’était parti ce gémissement. Nous nous levâmes et descendîmes dans la chambre du Nur-Hag. Il n’y avait personne. Nous voulûmes explorer le corridor tournant, qui descend de la chambre supérieure à la chambre demi-souterraine ; mais il était fermé, à peu de distance, par un éboulement. Nous redescendîmes par la brèche et regardâmes à l’entour. On n’apercevait, aussi loin que la vue pouvait s’étendre, ni berger ni troupeau, ni aucune trace d’êtres vivants, à l’exception de deux chevaux qui paissaient en bas, dans une prairie au bord du ruisseau. Les touffes de lentisque étaient trop maigres pour qu’un enfant même pût s’y cacher. Et pourtant, nous avions tous deux entendu et reconnu l’accent de la voix humaine. Remontés dans la chambre du Nur-Hag, Je m’agenouillai près de l’ouverture carrée, placée au sommet de la voûte, qui, dans la plupart de ces monuments primitifs, met en communication les deux chambres, et qui restait à découvert ; j’y plongeai les yeux, en m’aidant d’une allumette, mais je ne vis rien : la clarté de ma bougie, était, il est vrai, fort insuffisante. Effisio se moqua de moi.

— Qui veux-tu qui puisse être là dedans, puisque l’entrée est bouchée ?

— Qui sait ?

— Allons donc ! S’il pouvait y avoir quelqu’un, je ne t’y laisserais pas regarder ; car ce ne seraient que des banditi, et alors… tu paierais cher ta curiosité.

Nous remontâmes sur la plate-forme pour jeter encore un coup d’œil aux environs… et ce que nous vîmes écarta complétement de notre pensée la préoccupation du gémisse- ment entendu, — lequel, nous commencions à le croire, pouvait bien n’être qu’un effet de vent dans le tronc brisé d’un vieux chêne-liége tout proche. — Nous venions d’apercevoir, à quelques mètres au-dessous, Grazia et Effisedda, que les ondulations de terrain