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-Blen’t’dit Effisio, en se levant. Le plus sûr est de partir de suite. Et se tournant vers moi : — Veux-tu me suivre ? Sans doute. Qu’allons-nous faire ? Je te le dirai en chemin. Il prit son fusil, me priant de prendre aussi le mien, mit sa ceinture cartouchière et y passa une dague, qu’à l’ordinaire il ne por- tait point. Nous voici armés en guerre ! lui dis-je. Mais il ne répondit pas et me précéda hors de la maison. Cabizudu venait de seller nos chevaux en hâte ; nous partimes à l’am- ble ; au haut de la côte, Effisio mit son che- val au galop. Nous descendimes ainsi une partie de la montagne, jusqu’au moment où nous aperçâmes au-dessous de nous, sur un des lacets inférieurs de la route, deux hom- mes, dont l’un était Pietro de Murgia. Effi- sio mit alors pied à terre. Je l’imital, et, te- nant en main nos chevaux, nous attendimes. - -Tule devines sans doute, me dit alors Effi- sio, je suis venu provoquer Pietro de Murgia. Si je refuse de me faire assassin et de tuer en embuscade, je ne me fais, je l’avoue, ancun scrupule de défendre par les armes, loyale- ment, la femme que j’aime, et d’écarter, si je le puis, un homme qui viole notre liberté et nos plus chers intérêts. Tu seras mon té- moin ; le hasard nous en fournit un autre, sans quoi j’aurais envoyé chercher Cesare Siotto ou Brandu. Pardonne-moi de ne pas L’avoir dit plus tôt mes intentions ; elles étaient irrévocables. -S’il en est ainsi, lui répondis-je, inu- tile d’en parler ; mais peut-être de Murgia refusera-t-il, le duel n’étant pas dans les usa- ges de ce pays ? 1 -Il ne refusera pas, me dit Effisio, en serrant les dents avec impatience. -Soit ! Mais alors il est fort capable, sous couleur de duel, de s’arranger pour t’assas- siner ? -Toutes tes suppositions sont possibles,