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FEUILLETON DU SIÈCLE. — 30 MAI 1878.

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GRAZIA
RÉCIT D’UN VOYAGEUR
RECUEILLI PAR
ANDRÉ LÉO

XV. — (Suite.)

Le doux temps des aveux et des serments était revenu. Effisio et Grazia s’écrivaient des lettres, mises à la boîte du mur du jardin, où une cachette, fermée par une pierre, avait été pratiquée. Ils se rencontraient, de près ou de loin, sur le chemin de la fontaine, ou d’un jardin fort éloigné, situé au fond du ravin, où Grazia et Effisedda allaient de temps en temps cueillir des légumes. On se croisait par hasard, Effisio allant à la chasse, ou en revenant. Il aidait à porter les corbeilles jusqu’aux abords de la ville, puis il les quittait.

— C’est curieux, disait Effisedda, il chasse toujours au même endroit !

Mais par un secret instinct, elle ne faisait jamais de telles remarques devant ses parents. « Chère petite ! m’écrivait Effisio, comme je lui rendrai cela quelque jour ! »

Mais le pauvre garçon n’avait pas eu tort