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rable solidité des femmes galluriennes et la même aisance que si elles eussent été assises sur les coussins d’une voiture. C’était Effisedda, accompagnée de la petite bonne des Ribas. Nous les eûmes atteintes en un moment.

— Où allez-vous ?

— Ramasser les olives ; mon père nous attend là-bas.

— Fort bien, bonne récolte !

Mais ce n’était pas le compte d’Effisedda. Fouettant sa bête, elle suivit les nôtres.

— Et vous, où allez-vous ?

— À l’aventure.

— Bon ! alors vous allez venir avec moi.

— Pas du tout ; nous voulons causer de choses sérieuses.

— Eh bien, vous en causerez ; ou ce sera pour une autre fois ; ça m’est bien égal, moi ; mais je veux que vous veniez avec nous.

— Ah ! tu veux ! Ces petites filles sont curieuses ! À qui donc dis-tu : Je veux, ici ?

— À toi, parce que tu es gentil. Viens ! viens ! je t’en prie.

Pais se tournant vers Effisio :

— Papa sera content de te voir.

Nous nous laissâmes aller et la suivîmes. Je n’avais qu’une chose à objecter, c’est que ce champ d’oliviers était à mi-chemin d’Oliena ; et qu’Effisio verrait ce village de trop près. Il y avait de quoi le rendre malade la nuit suivante. Et pourvu qu’il ne prit pas à de Ribas la fantaisie de nous mener chez son gendre…

De Ribas attendait en fumant sa pipe l’arrivée des ramasseuses. Il fut charmé de nous voir, accourut vers nous, et regrettant de n’avoir rien à nous offrir, nous fit asseoir. Après une demi-heure de conversation, nous allâmes reprendre nos chevaux attachés à des arbres, et, comme nous étions tout près du lit du Cedrino, je voulus aller revoir les lauriers-roses. De Ribas nous accompagna.

Le Cedrino commençait à se remplir, grâce aux premières pluies, et ses beaux lauriers-roses avaient encore quelques fleurs. J’en