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FEUILLETON DU SIÈCLE. — 23 MAI 1878.

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GRAZIA

RÉCIT D’UN VOYAGEUR
RECUEILLI PAR
ANDRÉ LÉO

DEUXIÈME PARTIE.

XIII.

Il y avait deux mois que nous parcourions la Sardaigne. Après les parties du Nord, vallées d’Aggius, montagnes de Tempio, Sassari, la catalane Alghero, nous étions descendus au Midi par les montagnes du centre, afin d’éviter le mauvais air des vallées. En octobre, nous étions à Cagliari, et après quelques excursions, non sans danger, dans le campidano (plaine cultivée), où nous attiraient les belles filles de Quarto et des environs, parées de leurs colliers d’or, nous nous préparions à nous embarquer pour la France. J’espérais trouver un emploi pour Effisio dans une grande maison de commerce, dont le directeur était de mes amis.

Effisio avait bravement supporté l’épreuve. Occuper forcément l’esprit d’autres objets que celui de la douleur, est assurément le grand soulagement, le seul peut-être, qu’on puisse apporter à cette maladie terrible : la privation du bien préféré, qui nous semble