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chariots, il se fit de nouveau un grand mouvement ; on se disposait à partir. Grazia parut alors, en grande toilette, la jupe ornée de larges rubans, la coiffe blanche fermée, cachant tout le bas du visage, et, par-dessus la casaque rouge, un corset de gros de soie vert, tout brodé de fleurs d’or. Son tablier, taillé en festons, était bordé d’un large galon d’or et couvert de broderies, et tout l’avant-bras, à l’ouverture inférieure de la manche, brillait de gros boutons et d’aiguillettes d’argent. La selle de son cheval était couverte d’une riche housse ; elle s’y plaça, assise et sans étrier, avec la solidité et l’aisance étonnante des femmes de ces montagnes. Antioco, magnifiquement vêtu de velours rouge et de fin drap noir, avec un éclatant gilet de brocart, ayant sur les épaules un capotu de drap et de velours noir, monta sur un autre cheval, orné de même, et bientôt toute la troupe étant prête, le défilé commença.

En tête, marchaient deux joueurs de launedda, soufflant à pleines joues ; derrière eux, un joueur d’accordéon, instrument qui tend à remplacer l’antique et pastorale launedda, et qui devait alterner avec elle ; car les sonneurs de launedda ne peuvent jouer longtemps, surtout en marchant. Venaient ensuite plusieurs jeunes gens et jeunes filles à pied, portant sur la tête des objets fragiles : vases de porcelaine ou de cristal, une glace, un plateau chargé de carafes et de petits verres, une lampe. Puis, quatre jeunes filles, parmi lesquelles Effisedda, chargées chacune, sur la tête également, de deux ou