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puis le drap jusqu’au torchon ; et tout doit être absolument neuf. C’est l’épouse qui fournit le mobilier, l’époux la maison ; mais comme une maison se change difficilement, on a soin tout bonnement de la faire blanchir.

Quand j’arrivai, plusieurs chariots étaient à la porte, avec une dizaine de chevaux de selle, et l’on commençait à charger les meubles. Ils avaient été achetés à Sassari : lit de noyer, deux commodes, une armoire, deux tables, dont une à ouvrage, douze chaises, un canapé, deux grands bahuts à linge, sculptés à la manière des artistes du pays, le métier de Grazia ; puis tous les ustensibles de cuisine, et la vaiselle ; des matelas, un grand nombre d’oreillers, lingerie en abondance et objets d’habillement. Toutes ces choses, étalées dans la salle commune, étaient prises une à une et remises par de Ribas aux mains d’Antioco, qui les vérifiait sur une liste. L’assistance, nombreuse, était composée de tous les parents et amis des deux familles et l’on entendait sans cesse, partant de tel ou tel groupe, tantôt un murmure approbateur et respectueux, tantôt des exclamations admiratives. À mesure qu’Antioco recevait et vérifiait un objet, il le passait à son entourage, qui se chargeait de l’emballer. C’était un va-et-vient de jeunes gens et de jeunes filles, et des éclats de voix et des éclats de rire. Je cherchai des yeux Grazia ; elle n’était pas là ; sa mère me dit que, fatiguée, elle venait de se retirer dans sa chambre.

Quand tout fut compté et chargé sur les