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amis. Et à quoi bon se bouder, je te le demande ? À présent tout est fini. Il paraît que tu trouves mauvais que le mariage se fasse si vite ? C’est pour qu’Antioco ne risque plus sa peau dans de fréquents voyages. Une fois marié, il ne sortira plus, il restera chez lui et l’on finira bien par prendre Nieddu. Toi, tu épouseras Effisedda, si tu veux, dans quatre ou cinq ans d’ici, ou bien une des cousines d’Antioco ; elles ont de la fortune ; enfin qui tu voudras. Eh ! l’on se console toujours ! Allons, mon garçon, donne-moi la main et faisons la paix.

— Merci, oncle, dit Effisio.

Et il mit sa main dans celle de Ribas.

— Bien ! je suis content ; vous viendrez tous deux ; c’est convenu ?

— Mais,… nous partons, dis-je.

— Partir ! Et où allez vous ?

— Faire un tour de Sardaigne, répondit Effisio ; mais seulement après la noce. -A la bonne heure ! Parce que, vois-tu, autrement, ce serait donner aux langues trop beau jeu. Bien ! bien ! Et nous danserons !…

J’étais confondu de la facilité d’Effisio. Pouvait-il songer à faire partie du cortége des noces de Grazia ? Tout en causant avec de Ribas, nous montâmes à l’aire, qui n’était pas loin, dans un champ qu’Effisio possédait sur la hauteur. Il y avait là Cabizudu, son fils ainé, ses petits garçons, plusieurs autres, c’est-à-dire selon l’habitude des Sardes, moitié plus de travailleurs que n’en eût