GRAZIA
XI. — (Suite.)
Effisedda était avec ses amies, d’autres adolescentes, et elles jasaient toutes ensemble, comme des grives, lorsqu’elle m’aperçut. Je la vis rougir ; puis elle me salua d’un air grave. Nous ne nous étions pas revus depuis la scène de la fontaine, où, après l’avoir protégée contre Raimonda, je l’avais, en lui mettant sa cruche sur la tête, sévèrement grondée.
— C’est mon père qui me l’a dit ; m’avait-elle répondu en pleurant.
Et il est certain que la faute n’était pas sienne. Malgré la majesté de son attitude, je vis dans ses yeux noirs qu’elle eût désiré me parler, et, feignant d’être occupé d’un arbuste qui croissait au bord du chemin, je l’appelai. Dérision ! Toute la bande la suivit, et quand je demandai le nom de l’arbuste, elles me rirent au nez, en vraies pay-