GRAZIA
VIII. — (Suite.)
Comme je songeais à toutes ces choses, en regardant la touffe de lentisques, la tête reparut et une main s’agita, me faisant signe de venir. C’était bien Effisedda ! Que faisait-elle là et pourquoi se cachait-elle ? J’y allai.
— Elle avait sa cruche par terre à côté d’elle. Un petit air discret et important.
— Eh ! que fais-tu là ?
— J’attends quelqu’un.
— Quelqu’un ! Qui donc ?
— Ah ! curieux !… Eh bien, c’est Raimonda.
— Et pourquoi ?
— Ah ! c’est un secret ; il ne faut pas le dire.
— C’est elle qui t’a donné rendez-vous ?
— Non pas. Allons donc ! au contraire, il ne faut pas qu’elle sache… Et c’est pourquoi je me tiens cachée. Mais sais-tu qu’il y a longtemps que je suis là. Je m’ennuyais et j’avais bien envie de m’en aller, si je n’avais pas eu peur que papa me batte. Mais à présent que te voilà, je ne m’ennuierai plus.
— C’est ton père qui t’a dit d’épier Raimonda ?
— Oui ! Oh !… la voici !…là-bas ! au bout du