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FEUILLETON DU SIÈCLE. — 11 MAI 1878.

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GRAZIA

RÉCIT D’UN VOYAGEUR
RECUEILLI PAR
ANDRÉ LÉO

VIII. — (Suite.)

Comme je songeais à toutes ces choses, en regardant la touffe de lentisques, la tête reparut et une main s’agita, me faisant signe de venir. C’était bien Effisedda ! Que faisait-elle là et pourquoi se cachait-elle ? J’y allai.

— Elle avait sa cruche par terre à côté d’elle. Un petit air discret et important.

— Eh ! que fais-tu là ?

— J’attends quelqu’un.

— Quelqu’un ! Qui donc ?

— Ah ! curieux !… Eh bien, c’est Raimonda.

— Et pourquoi ?

— Ah ! c’est un secret ; il ne faut pas le dire.

— C’est elle qui t’a donné rendez-vous ?

— Non pas. Allons donc ! au contraire, il ne faut pas qu’elle sache… Et c’est pourquoi je me tiens cachée. Mais sais-tu qu’il y a longtemps que je suis là. Je m’ennuyais et j’avais bien envie de m’en aller, si je n’avais pas eu peur que papa me batte. Mais à présent que te voilà, je ne m’ennuierai plus.

— C’est ton père qui t’a dit d’épier Raimonda ?

— Oui ! Oh !… la voici !…là-bas ! au bout du