Page:Leo - Grazia.djvu/10

Cette page n’a pas encore été corrigée

tres ; mais, comme la plupart des autres, non crépie, ce qui faisait un assez étrange effet. Sur les balcons, étaient quelques pots de fleurs ou de verdure, et j’en remarquai un d’où. pendait une énorme touffe d’œillets qui, en attendant la saison des fleurs, déjà formait un tapis charmant. Par-dessus le mur, qui se continuait le long du chemin, des sarments de vigne et des figuiers faisaient deviner le jardin.

Nous entrâmes ; la cour était en désordre, comme toutes celles que j’avais entrevues ; des araires, des chars, des chaudières, du bois de charpente et de chauffage ; au fond, sous une étroite galerie, deux, chevaux attachés mangeaient de l’herbe, déposée près d’eux sur quelques pierres ; un jeune garçon de dix à douze ans, portant le costume bizarre dont j’ai parlé. Don Antonio l’appela :

— Quirico !

Tandis qu’il parlait à l’enfant, lui donnant des ordres sans doute, j’observais le costume en détail. C’était un justaucorps de velours, mi-parti bleu et rouge : bleu sur la poitrine et la plus grande partie des manches ; rouge sur l’épaule, le haut des manches et cette partie du dos qui, dans un habit descend des épaules aux basques en forme de cerf-volant. Les manches, ouvertes de l’aisselle jusqu’au milieu de l’avant-bras, laissaient passer les manches bouffantes de la chemise et ; fendues également au revers du poignet se rattachaient par des ganses de fil d’argent et des bouton en filigrane d’argent, Un bouton en filigrane d’or attachait le col de la chemise. Pas de cravate. Sur la tête, un long bonnet de laine noire, pareil à celui des hommes. De même, sous la ceinture de cuir, la courte jupe noire, les caleçons blancs bouffants et les guêtres noires. Tout ce costume, comme je le vis plus tard, est absolument le même pour les hommes et pour les petits garçons ; mais ceux-ci n’ont pas de manteau ni de mastruca, et ce n’est qu’au fort de l’été, encore pas toujours, que le Sarde adulte quitte ces deux vêtements, affectés à