que-là vainement cherchée, et contre laquelle véritablement rien ne prévaudra, c’est-à-dire l’être en lui-même, l’individu, base vivante, irréfutable, qui lorsqu’on la nie peut se lever et dire : Me voilà. Eh bien, cependant, vous avez… nous avons proclamé les droits de l’homme en oubliant seulement la moitié du genre humain, et sur vingt démocrates on n’en trouvera souvent pas un seul qui, ardent à s’affranchir de lui-même, n’entende bien conserver la monarchie dans sa famille et y régir son royaume.
— Vous avez raison à l’égard du plus grand nombre, dit le jeune docteur ; mais pour tout homme délicat et juste qui admire et comprend la femme…
— Oh ! pour admirer et adorer, on ne s’en fait pas faute dans les livres et dans l’amour. Mais si l’on permettait aux femmes de réfléchir, il y a longtemps qu’elles auraient préféré à l’adoration le vrai respect.
— C’est vrai, dit Mme Keraudet, il y a là-dessus bien des idées fausses. Tous les hommes cependant ne pensent pas de même à cet égard, et mon fils en particulier…
— Mais c’est l’arbitraire et non plus le droit ; chose, même avec les meilleurs, dangereuse. Car, y a-t-il confiscation plus entière et plus absolue que celle contenue dans la déclaration de tout homme, honnêtement épris, qui sollicite la main d’une femme ?
Épousez-moi, c’est-à-dire : Madame, soyez à moi, âme, esprit, corps et volonté, passé, présent, avenir ; remettez-moi vos biens, vos enfants, votre